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La flotte de Napoléon III - Documents
Histoire
La flottille de la Seine au siège de Paris (1870-1871) par Remy Sherer
La flottille de la Seine au siège de Paris (1870 – 1871)
Une
flottille
formée
de
canonnières
et
de
batteries
flottantes
cuirassées
à
tranches
démontables
était
destinée
à
opérer
sur
le
Rhin,
sous
les
ordres
du
contre-amiral
Exelmans.
Ce
dernier,
étant
bloqué
dans
Strasbourg
avec
un
certain
nombre
de
marins,
suite
à
la
rapidité
des
événements
militaires, l’envoi sur l’Alsace du matériel flottant doit être suspendu. Ainsi, le 8 aout, ce matériel est expédié à Paris pour agir sur la Seine.
Le personnel de la flottille fut envoyé de Toulon pour les batteries flottantes et les vedettes, de Brest pour les canonnières.
Vers
le
23
aout,
les
premiers
navires
de
la
flottille
arrivent
à
Sant
Denis,
les
batteries
flottantes
par
le
chemin
de
fer
de
Lyon,
les
canonnières par celui de Cherbourg. Le transport est conséquent car il faut 32 wagons pour transporter une seule batterie démontable.
Les
ateliers
de
M.
Claparède,
placés
sur
le
bassin
du
canal,
sont
employés
au
montage
et
à
l’armement
de
ces
navires,
auxquels
participent
les
équipages.
Le
25,
la
batterie
n°3
est
lancée.
Les
batteries
n°1,
n°2
et
n°4
et
deux
canonnières
sont
prêtes
le
2
septembre.
Ces
bâtiments
se
réunissent
à
Saint
Cloud,
où
le
capitaine
de
vaisseau
Thomasset
a
établi
son
quartier
général.
Enfin,
le
14
septembre,
toute
la
flottille
est
à
flot
et
opérationnelle.
Ses missions sont les suivantes :
- garder les deux points aval et amont, où la Seine traverse l’enceinte de Paris ;
- éloigner d’éventuels brûlots qui menaceraient l’immense matériel flottant remisé le long des quais ;
- protéger les barrages, les ponts de bateaux ;
- s’opposer à toute tentative de construction de ponts de la part de l’ennemi ;
- agir sur toute l’étendue de la rivière pour protéger les opérations de l’armée de terre.
A
l’approche
des
allemands,
la
flottille
s’occupe
à
enlever
tous
les
moyens
de
transport
ou
de
passage
sur
la
Seine.
On
fait
rentrer
dans
l’enceinte le matériel flottant existant aux environs de Paris, et tout ce qui ne peut être ramené est détruit.
La
poudrière
de
la
flottille
est
établie
dans
un
ponton
mouillé
à
l’extrémité
nord-est
de
l’ile
des
Cygnes,
qui
est
à
Paris,
entre
le
15°
et
le
16° arrondissement. .
La flottille de la Seine est armée avec 560 marins et 33 pièces d’artillerie.
Elle comprend :
le yacht impérial « Puebla », non armé : lieutenant de vaisseau Conneau.
5
batteries
flottantes
cuirassées,
armées
chacune
de
2
canons
de
14
de
Marine
rayés,
se
chargeant
par
la
culasse.
Elles
sont
aussi
dotées
de
pierriers.
-
1° batterie flottante : lieutenant de vaisseau Rocomaure.
-
2°
batterie
flottante
:
lieutenant
de
vaisseau
De
Rosamel
(muté
ensuite
à
la
batterie
de
Marine
du
6°
secteur)
puis
lieutenant
de
vaisseau
Petit.
-
3° batterie flottante : lieutenant de vaisseau Chopart.
-
4° batterie flottante : lieutenant de vaisseau Pougin de Maisonneuve.
-
5° batterie flottante : lieutenant de vaisseau Manescau.
8 canonnières armées chacune de 1 canon de 16 se chargeant par la culasse et 1 canon de 4 rayé de montagne (20 hommes d’équipage).
-
Canonnière L’Estoc : lieutenant de vaisseau D’Ainezy de Montpézat.
-
Canonnière La Caronade : lieutenant de vaisseau Farcy.
-
Canonnière L’Escopette : lieutenant de vaisseau Pouvreau.
-
Canonnière La Baïonnette : lieutenant de vaisseau Forestier.
-
Canonnière La Claymore : lieutenant de vaisseau Auger-Dufresse.
-
Canonnière Le Perrier : lieutenant de vaisseau De La Tour du Pin.
-
Canonnière La Rapière : lieutenant de vaisseau Scias.
-
Canonnière Le Sabre : lieutenant de vaisseau Petit puis lieutenant de vaisseau Bourbonne ; enseigne de vaisseau Germinet.
Vue d’une batterie flottante à Saint Cloud.
Mémorial illustré du premier siège de Paris (1870 – 1871) par Lorédan Larchey (3° édition, Librairie de la société anonyme de publications
périodiques).
la canonnière « Farcy » armée d’un canon de 24 rayé, se chargeant par la culasse avec 10 hommes d’équipage : lieutenant de vaisseau Farcy.
6 chaloupes à vapeur, dites vedettes, armées chacune de 1 canon de 12 rayé.
-
Chaloupes n°1, n°3 et n°5 : lieutenant de vaisseau Chauvin.
-
Chaloupes n°2 (enseigne de vaisseau Mercier), n°4 et n°6 : lieutenant de vaisseau Weyl.
La
flottille
de
la
Seine
est
commandée
par
le
capitaine
de
vaisseau
Thomasset,
détaché
du
port
de
Brest,
avec
pour
chef
d’état-major
le
capitaine
de
frégate
Rieunier
et
assisté
en
second
par
le
capitaine
de
frégate
Goux.
Le
lieutenant
de
vaisseau
Saleta
est
officier
d’ordonnance
et
le
lieutenant
de
Vaisseau
Testard
est
adjudant
de
la
flottille.
Le
personnel
d'officiers
compte
20
lieutenants
de
vaisseau,
commandants
de
bord.
L'effectif
des
équipages
est
d'environ
510
hommes.
Elle
est
opérationnelle
à
partir
de
début
septembre
1870
et
son
quartier
général
est
à
Saint
Cloud.
Un
premier
groupe,
sous
le
commandement
du
capitaine
de
vaisseau
Thomasset,
est
basé
au
quai
de
Javel.
Le
second
groupe,
commandé
par
le
capitaine
de
frégate
Goux,
est
basé
au
quai
de
Bercy.
Le
capitaine
Goux,
nommé
le
23
septembre
au
commandement
de
la
batterie
du
Point
du Jour (6° secteur), est alors remplacé par le lieutenant de vaisseau Forestier, ex commandant de la canonnière La Bayonette.
En
octobre,
6
canonnières
de
la
flottille
sont
désarmées
;
il
ne
reste
d’opérationnelles
que
l’Estoc
et
l’Escopette.
Le
second
groupe
de
la
flottille stationné à Bercy est réduit à deux canonnières, l’Estoc et l’Escopette, et à 3 vedettes.
Les pièces et le personnel renforcent les positions fixes suivantes :
Fort
de
Vanves
:
40
marins
pour
servir
3
canons
de
16
centimètres
(
pièces
de
30
de
l’artillerie
navale
Marine)
avec
le
lieutenant
de
vaisseau
Augey-Dufresse, ex commandant de la canonnière La Claymore.
Bastion
du
Point
du
Jour
(6°
secteur)
:
90
marins
armant
les
6
canons
de
16
centimètres
provenant
des
canonnières,
1
canon
de
24
de
place
et ensuite 2 canons de 7 (
capitaine de frégate Goux)
.
Fort
de
Rosny
:
6
pièces
de
4
de
montagne
en
renforcement
qui
formeront
une
batterie
aux
ordres
du
lieutenant
de
vaisseau
Lefèvre.
Cette
batterie sera rattachée à la 3° brigade (capitaine de frégate Lamotte-Tenet) du corps d’armée de Saint Denis.
Le 22 janvier 1871, le capitaine de vaisseau Thomasset est nommé contre-amiral.
A
l’armistice,
la
flottille
est
désarmée.
Les
bâtiments
qui
la
composent
ne
conservent
que
le
personnel
strictement
nécessaire
à
l’entretien
et
à
la
garde
du
matériel.
On
laisse
ces
navires
à
Paris,
pour
ne
pas
les
laisser
tomber,
en
les
envoyant
dans
les
ports,
dans
les
mains
de
l’ennemi
qui
entoure Paris de toute part, et peut les réclamer comme matériel de guerre ou les détruire.
Cette
flottille
sera
réactivée
en
partie
en
avril
1871
par
les
combattants
de
La
Commune
et
combattra
les
forces
versaillaises.
Le
24
mai,
les
bâtiments
sont
repris
par
les
troupes
versaillaises
et
réarmés
de
nouveau
pour
servir
contre
les
troupes
fédérées
lors
des
derniers
jours
de
la
Commune
de
Paris.
Lors
des
combats
contre
La
Commune,
la
flottille
est
renforcée
une
seconde
canonnière
de
type
«
Farcy
»,
baptisée
«
La
Mitrailleuse
»
et
par
la
canonnière
«
Le
Flambant
».
La
flottille
remonte
la
Seine
de
Rueil
jusqu’à
Bercy,
où
trois
marins
sont
tués.
Le
28
mai
la
Commune est vaincue.
Siège de Paris. La canonnière Farcy détruisant des ouvrages prussiens sur les coteaux de Saint-Cloud (L’univers illustré, octobre 1870).